samedi 17 mars 2007

Stripes / Rayures





La sculpture in-situ Les Deux Plateaux est plus connue sous le nom de Colonnes de Buren. En 1985, l’État français a commandé à Daniel Buren une de ses créations pour installer dans la cour d'honneur du Palais Royal à Paris. Il s’agit une sculpture de 3,000 m2 représentée par une multitude des colonnes en marbre de différentes hauteurs. Chaque colonne est faite de rayures verticales en blanc et noir. Les bandes en marbre noir sont incrustées dans du marbre blanc.

Les Deux Plateaux
or better known as Buren’s Columns was a 3,000 m2 sculpure in the great courtyard of the Palais Royal, in Paris. The sculpture is in marble, made of many marble columns of variable heights. Each marble column is made of vertical strips in black and white. The black strips are made of marble inlaid in the white marble. The artist is Daniel Buren (1938-), a French conceptual artist.







Pendant une conversation entre amis, j’avais entendu parler d’un livre de Michel Pastoureau sur les rayures. La note de l’éditeur ci-dessous donne vraiment envie de le lire.

Note de l'éditeur:
« Que peuvent avoir de commun saint Joseph et Obélix, la prostituée médiévale et l’arbitre de base-ball, les frères du Carmel et les baigneurs des années folles, les bouffons de la Renaissance et les forçats des bandes dessinées, les dormeurs en pyjama et les sans-culottes de l’an II ?

Ils ont en commun de porter un vêtement rayé, signe de leur situation sur les marges ou hors de l’ordre social. Structure impure, la rayure est en effet longtemps restée en Occident une marque d’exclusion ou de transgression. Le Moyen Age voyait dans les tissus rayés des étoffes diaboliques, et la société moderne a longtemps continué d’en faire l’attribut vestimentaire de ceux qu’elle situait au plus bas de son échelle (esclaves, domestiques, matelots, bagnards).

Toutefois, à partir de l’époque romantique, ces rayures dégradantes, sans vraiment disparaître, commencent à s’atténuer et à être concurrencées par des rayures d’une autre nature, porteuses d’idées nouvelles : liberté, jeunesse, plaisir, humour.

Aujourd’hui, les deux systèmes de valeurs poursuivent leur coexistence. Mais, plus que jamais, il a rayures et rayures. Celles du banquier ne sont pas celles du malfrat ; celles des passages cloutés et des grilles de la prison ne sont pas celles du bord de mer ou des terrains de sport.

Retraçant cette longue histoire de la rayure en Occident, Michel Pastoureau s’interroge plus largement sur l’origine, le statut et le fonctionnement des codes visuels au sein d’une société donnée. Qu’est-ce qu’une marque infamante ? Pourquoi les surfaces rayées se voient-elles mieux que les surfaces unies ? Est-ce vrai dans toutes les civilisations ? S’agit-il d’un problème biologique ou d’un problème culturel ?»

L’Étoffe du diable : Une histoire des rayures et des tissus rayés,
Michel Pastoureau (1947-), Édition le Seuil (2003)






During a conversation between friends, I caught a friend of mine mentioning a book talking about stripes. The publisher’s note invites me to go immediately to a bookshop and to buy the book.

My translation of the publisher's note:

"What can have of common saint Joseph and Obélix (French cartoon character wearing trousers with blue and white stripes), the medieval prostitute and the referee of baseball, the brothers of Carmel and the bathers of 1910s, the buffoons of Renaissance and the convicts of the comic strips, the sleepers in pyjamas and the sans-culottes, the poorest members of the working class during the early years of the French revolutionary wars in 1790s?

They all wear striped clothes, sign of their social situation on the margins or out of the social order. Perceived as impure, the stripe remained indeed a long time in Western civilization as a mark of exclusion or transgression. The Middle Age saw in striped fabrics the mark of Satan, and the modern society a long time continued to make of it the dress code for those at the lowest scale of the society (slaves, servants, sailors, convicts).


However, as from the romantic time, these degrading stripes, without really disappearing, start to carry new ideas: freedom, youth, pleasure, humour. Today, the two systems of values continue their coexistence. But, more than ever, it has stripes and stripes. Those of the banker are not those of the gangster; those of the pedestrian crossing areas and the grids of the prison are not those of the deckchairs on the beach or the sports grounds.


Recalling this long history of the stripe in the West, Michel Pastoureau wonders more largely about the origin, the status and the mechanism of the visual codes within a given company. What a defamatory sign? Why striped surfaces are better seen than plain surfaces? Is this true in all civilisations? Is it a biological or cultural response?"


L’Étoffe du diable : Une histoire des rayures et des tissus rayés, (The Devil’s fabric, an history of stripes and of striped fabric)
,
Michel Pastoureau (1947-), Édition le Seuil (2003).













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