vendredi 28 décembre 2007

Memory from the past / Nostalgie

Je l’ai vu dès mon arrivée au Continental-Opéra, vers huit heures, dans le long et large couloir où sont alignés les placards du vestiaire. (...) Tandis que je me déshabillais, j’ai jeté deux ou trois coups d’oeil dans sa direction et remarqué, mais sans y penser davantage, qu’il était vraiment très bien bâti (...)

Cinq ou dix minutes encore, et j’étais dans la vapeur. Il y avait là beaucoup de monde, une cinquantaine d’hommes et de garçons, nus serrés les uns contre les autres. Le super mâle prétentieux et moi nous sommes trouvés face à face, au bord d’une accumulation de corps à laquelle nous prétendions tous les deux nous intéresser, tout en nous rapprochant l’un de l’autre progressivement, comme par hasard, et sans nous regarder vraiment. De se connaître de vue, de se rencontrer ou croiser plusieurs fois par semaine, de sortir aux mêmes endroits, d’avoir des amis communs, certainement, ralentit souvent l’entrée en contact, car d’être repoussé, éventuellement, ou de voir ses avances déclinées, est souvent jugé, dans ce cas-là, plus ennuyeux. Mais nous bandions l’un et l’autre, nos sexes à se toucher presque.

C’est lui qui le premier a fait un geste, me passer une main sur la poitrine. Je l’ai imité aussitôt, me saisissant en même temps de son sexe, qui était très long et large, avec une très légère incurvation. Il s’est penché en avant, et il a porté sa bouche à la pointe de mon sein droit, avec laquelle il a joué de la langue. J’ai fait la même chose à son sein gauche, qui était très proéminent et extrêmement dur. Je passai aussi une main sur ses bras, ses épaules, et les rotondités michelangesques de son dos.

Nous sommes serrés l’un contre l’autre et je l’ai embrassé dans le cou. Il a tourné et baissé la tête, mis un bras derrière ma nuque, et nous nous sommes embrassés sur la bouche, sa langue entre mes dents, ou l’inverse, pendant très longtemps.







Ensuite, je me suis accroupi devant lui et j’ai pris son sexe entre mes lèvres. Les jambes un peu écartées, un peu pliées, il projetait régulièrement son bassin en avant, ses deux mains dans mes cheveux. Moi j’entourais sa verge du pouce et de l’index, sans que mes ongles se rejoignent, loin de là, ou bien je jouais avec ses couilles, qui étaient très lourdes, très grosses, et pendaient très bas. J’avais eu dans une main, pendant tout ce temps, un petit flacon de poppers que j’ai alors débouché, et que j’ai approché de mes narines, le sexe de mon muscleman toujours dans la bouche, qui commençait à ma faire mal, vers les maxillaires, tellement je devais la garder largement ouverte. Ayant respiré le contenu du flacon, je l’ai passé à mon partenaire, mais timidement, et pas très clairement, crainte qu’il n’en décline l’offre abruptement : je me suis contenté de l’approcher, encore ouvert, mon pouce sur l’ouverture, d’une de ses mains. Mais il ne l’a pas saisi. J’ai d’autant moins insisté que l’effet des poppers m’avait atteint dans toute sa force, et que je lui suçais la bite avec un enthousiasme croissant, qui d’ailleurs paraissait contagieux, mais peut-être seulement dans mon imagination. J’avançais ses couilles en direction de mon menton, ou bien je serrais ses bourses au-dessus d’elles.

Abandonnant le sexe lui-même, j’ai passé la langue dans le repli de sa cuisse, à droite, en soulevant encore ses couilles, serrées contre ma joue. Mais il m’a alors relevé, et embrassé sur la bouche en me serrant dans ses bras, de toute sa force. J’avais derrière moi la vasque qui dispense là un peu d’eau fraîche, et j’étais appuyé contre elle. Dans mon enthousiasme, j’avais entouré d’une de mes jambes, soulevée, une des cuisses de l’homme aux muscles, pour être plus étroitement lié à lui. Il avait un bras derrière ma nuque et serrait très vigoureusement ma bouche contre la sienne. Nos sexes étaient l’un contre l’autre, parallèles, le long de nos ventres (...)

(Dans une cabine...)
L’homme aux muscles était déjà nu et allongé. Je me suis allongé sur lui. Nous bandions tous les deux. Nous nous sommes embrassés. J’ai passé mes bras sous son torse, pour le sentir mieux contre moi. Je passais la bouche sur son cou, sa poitrine, son ventre, ou bien j’y prenais son sexe. Plus tard, nous avons été sur le côté, jambes emmêlées, mes mains sur ses avant-bras ou ses biceps. Puis moi sur le dos. Il s’est mis à genoux, sur le lit, et penché en avant m’a sucé le sexe. Je me suis alors emparé du petit flacon.

- C’est des poppers ?
- Oui. Tu en veux ?
- D’accord.

Je lui ai passé le flacon et il l’a respiré, mais assez vite.

- Ils ne sont pas très forts, il faut vraiment respirer à fond, et assez longtemps.

Je lui ai donné l’exemple.

Il s’est remis à me sucer, tout en me caressant la poitrine des deux mains. Je lui caressais les cheveux et les épaules, mais j’avais envie qu’il soit tout entier contre moi, et j’essayais de remonter son torse le long de mon corps. Il était agenouillé de part et d’autre de mes hanches, j’étais soulevé sur mes coudes et je léchais sa poitrine, ses pectoraux très ronds, très durs, très saillants, avec quelques poils épars, plutôt blonds. Puis j’ai glissé entre ses cuisses pour prendre à nouveau son sexe dans ma bouche. Je le suçais avec beaucoup d’entrain, allant aussi loin que je pouvais aller, son gland dans ma gorge à me faire presque étouffer, une de mes mains derrière ses couilles, l’autre sur ses fesses.




Nous étions alors sous le plein effet des poppers, nos corps moites glissaient l’un contre l’autre, et je lui soulevai le bassin pour qu’il entre encore mieux dans ma bouche, bien qu’il soit beaucoup plus lourd que moi. Tout d’un coup, presque violemment, il a sorti son sexe d’entre mes lèvres, et en me soulevant entre ses bras, il m’a remonté le long du lit jusqu’à ce que ma tête soit dans l’angle de la petite chambre, mon corps en biais. Penché sur moi, il m’a embrassé très profondément. Nos salives se mêlaient, il devait même en couler sur nos joues.

Puis il s’est agenouillé entre mes jambes et les a relevées, toujours avec la même énergie, avant d’enfouir sa tête entre mes fesses, qu’il écartait des deux mains. Mes pieds étaient sur ses épaules. Sa langue allait et venait entre mes fesses, où elle laissait autant de salive que possible, cela pendant cinq minutes peut-être. Il me serrait entre le pouce et l’index la pointe de chaque sein. Puis il a présenté son sexe devant mon cul. L’introduction ne se faisait pas bien, et j’avais mal. C’est pourquoi je l’ai encore sucé, en laissant à mon tour le long de sa bite, et à son extrémité, toute la salive que j’avais. Il a essayé à nouveau de s’introduire en moi, cette fois avec plus de succès, mais très lentement.



Son sexe était vraiment très long, et large. Il était penché au-dessus de moi sur ses bras tendus, le revers de ses coudes contre le revers de mes genoux repliés. Mais d’une main j’ai attiré son visage contre le mien, pour qu’il m’embrasse, ce qu’il a fait, et très bien. Sa langue s’enfonçait très loin dans ma bouche, et me faisait désirer son sexe, qui à ce moment-là seulement est entré tout à fait en moi. J’ai de nouveau respiré les poppers, et lui aussi. Les mains libres, je lui caressais le dos, les fesses, et je serrais sa tête contre la mienne. Le mouvement régulier dont il m’enculait faisait sans cesse revenir mon corps vers le coin du lit et l’angle de la cabine, de sorte que chacune de mes épaules touchait un des pans de la cloison, et que ma tête était assez inconfortablement recourbée. Mais ça m’était égal. Nous étions tous les deux au comble de l’excitation supplémentaire due aux poppers, son sexe dans mon cul ne me faisait plus mal, sauf lorsqu’un coup trop violent de ses reins le faisait aller trop avant, contre ma prostate ou ma vessie.

Le mouvement d’avance et de recul était maintenant tout à fait lubrifié, d’ailleurs nous baignions dans la sueur. Je crois que je marmonnais des mots incohérents, sans doute incompréhensibles, « ouais, vas-y, oh putain, c’est bon, ouais, baise-moi », etc. Lui ne disait rien et me baisait tranquillement, presque méthodiquement.

Lorsque, coincé comme je l’étais dans l’angle de la chambre, j’ai commencé à avoir vraiment mal à la nuque, je lui ai demandé de descendre le long du lit, ce qu’il a fait, et moi avec lui. Quelquefois, j’étais obligé de le retenir en arrière, à hauteur des hanches, parce qu’un coup trop marqué de ses reins enfonçait son sexe trop loin à l’intérieur de mon ventre. Mais il était doux et régulier, me branlait, m’embrassait, me caressait la poitrine et la léchait quand j’en approchais son visage.

Nous avons essayé d’autres positions. Il m’a mis sur le ventre et s’est allongé sur moi. Mais je ne pouvais ainsi ni le voir, ni le caresser, ni l’embrasser, et cela m’excitait beaucoup moins. Une variante plus heureuse consistait à me tourner à moitié, à partir des hanches, et à déplacer mon torse sur le côté, ce qui me permettait de l’entourer d’un de mes bras. J’aimais passer la main sur son dos, en sentir un à un tous les muscles, indépendamment développés comme si à chacun, jusqu’au moins répertorié, correspondait pourtant un exercice particulier. Puis je l’ai allongé sur le dos et, à genoux, je me suis assis sur son sexe. Je pouvais ainsi lui caresser le ventre, la poitrine, ou bien, penché en avant, et lui soulevant la tête, l’embrasser.

Mais il paraissait à la veille de jouir, et j’ai préféré en revenir à notre premier arrangement. Je me suis remis sur le dos, il a de nouveau relevé mes jambes, il est de nouveau entré en moi, et le mouvement régulier de ses reins, de nouveau, a fait remonter mon corps vers le coin de la chambre et du lit. Nous avons pris encore une fois des poppers. Il a passé ses avant-bras sous mon torse. J’étais particulièrement excité par ses énormes couilles qui venaient battre contre mon cul, à chacune des avancées de son bassin. Il a dégagé une de ses mains et il a recommencé à me branler.







Mais quand il m’a laissé comprendre qu’il allait jouir, j’ai préféré me branler moi-même, pour m’adapter mieux au rythme de ses reins. Nous avons joui exactement en même temps, dans un grand tumulte qui nous a valu des applaudissements du couloir. Ceux-ci, et la perfection du moment, ont entraîné à leur tour, chez nous, un gigantesque fou rire, qui s’alimentait encore des sensations de plaisir qu’il suscitait du côté de mon cul. Nous bouches l’un contre l’autre, nous mêlions le rire et nos baisers.

Tricks, Renaud Camus, (Dominique, Jeudi, 25 mai 1978).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Reading this entry, I felt unmistakeably that it reminded one of Renaud Camus' marvelous book. And, to come to the end and find that title, brought back warm memories of a book I am glad I never gave away. I appreciated your illustrations -- particularly the drawing from Julius, which captures the warmth of the experience so well. A super entry. Best wishes in the new year.

João Baptista a dit…

excelent the photo of the hairy body