mercredi 14 février 2007

Body fragances / Garder des traces de toi




Il m’arrive d’être fou d’excitation par l’odeur des mecs. Après l’amour, lorsque mes doigts sont encore imprégnés de son odeur, je les hume régulièrement pour me rappeler de ces suaves moments. Je ne puis vous faire partager ce que je ressens qu’à travers un poème de Charles Beaudelaire, qui a su si bien évoqué ces réminiscences, lorsqu’il exaltait son amour pour ces femmes des îles exotiques.

I am very excited by men’s body odour. After sex with my partner, I usually keep my hands unwashed. By smelling my fingers which still retain his body fragrance, I can rewind the exciting scenes. How to share with you this? Maybe through a poem by Charles Baudelaire.





Parfum exotique

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, 1857


The Exotic Perfume

When, with both eyes shut, on a close autumn evening,

I breathe the perfume of your heated breast,

I see happy shores unfold themselves

Dazzling in the flames of a monotonous sun;


A lay island where Nature bestows

Peculiar trees and savory fruit;

Men with bodies slim and virile,

Women with eyes of astonishing candor.


Led by your odor to climates of charm,

I see a harbor full of sails and masts

Still tired by the waves of the sea,


Whilst the perfume of green tamarind-trees

Circles the air and fills my nostrils,

Meets in my soul with the song of the seamen.


Flowers of Evil
, Charles Baudelaire, 1857
Translation by Geoffrey Wagner, Selected Poems of Charles Baudelaire (NY: Grove Press, 1974)

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